


COURANT ALTERNATIF
L’innovation, dans le milieu du rock, vient pratiquement toujours de ce qu’on appelait auparavant l’underground, devenu alternatif et maintenant émergent. Les artistes plus établis ou en voie de le devenir s’en sont inspirés fréquemment pour se distinguer, sans trop pousser, jusqu’à ce que ces éléments fassent consensus et deviennent la norme, et ainsi de suite tout au long de l’histoire du rock, que ce soit local ou international.
Les groupes et musiciens des années 90 ne sont pas différents, mais comme la décennie verra la musique alternative devenir prédominante, l’influence de la marge sera alors plus évidente que lors des décennies précédentes. Et comme le Québec pouvait compter sur une riche histoire en ce sens, les musiciens qui animeront cette décennie profiteront du travail fait en amont par ces pionniers pour établir une scène en phase avec l’énergie qui se dégageait de ces années, années qui verront Nirvana, un groupe issu de la scène grunge de Seattle, devenir le groupe le plus populaire de l’heure, tout en demeurant ce qu’on pouvait appeler alors alternatif. Ce qui provoqua un engouement des médias et du public envers tout ce qui était de près ou de loin alternatif, propulsant des milliers de groupes vers un public qui jusqu’alors lui était inaccessible.
Cette vague se fera sentir aussi au Québec, à la mesure du territoire, et représentera en rétrospective ce qu’on peut appeler maintenant l’Âge d’Or du Rock. Si l’influence du hardcore et du progressif prédomine, l’hybridation se déclinera sous toutes les formes et on y entendra du ska, du reggae, du métal, du punk et différentes musiques du monde, tout en demeurant majoritairement et franchement rock dans son essence. Ces années seront aussi fondamentales dans l’établissement d’entreprises culturelles solides, capables d’amener l’industrie aux diapasons des réalités du marché alternatif qui prendra toute son importance dans les années 2000 et qui portera le « Montreal Sound » aux 4 coins de la planète.
Il faut souligner que tout ça a été possible grâce au travail d’un Hugh Dixon, de l’audace des Haunted, du nihilisme d’Aut’Chose ou de l’influence de Robert Charlebois, et finalement Voivod pour l’ensemble de son œuvre, mais plus précisément son succès avec la reprise de Astronomy Domine de Pink Floyd, qui le portera sur les plus grandes scènes du monde dans la foulée. Son succès rendra possible pour les groupes du Québec de se rendre jusque-là, poussant ceux-ci à se développer et se professionnaliser, au plus grand bénéfice des fans qui auront de la musique relevée pour taper du pied. Et une industrie capable de lui faire entendre.
Le Musée du Rock’n’Roll en présente un portrait à l’occasion de sa nouvelle exposition dans le Musée-Mobile à compter du 30 septembre jusqu’ai 12 novembre, pour reprendre le 15 avril jusqu’en septembre 2017. Suivez leur page Facebook pour connaitre les arrêts du Musée-Mobile.